Il n’est pas rare qu’un auteur se fasse demander où il trouve ses idées. Nous trouvons nos idées partout. Nous les notons dans un carnet parce que les idées s’envolent aussi vite qu’elles surgissent.
Toutefois, cette réponse est un peu simpliste. Nos idées surgissent lorsque notre cerveau réorganise de manière créative plusieurs éléments que nous avons vus, entendus, ressentis et vécus. En informatique, on appelle ça une base de données. J’aime bien cette comparaison. Ça démontre qu’il y a un travail de préparation à faire, puisqu’il faut amasser ces données avant que notre cerveau puisse élaborer quelque chose. Ce qui équivaut à faire des recherches, à se documenter, à vivre.
Par exemple, un jour, un mot a retenu mon attention: théorie. Un titre a aussitôt surgi : La théorie du poisson. Je n’avais aucune idée de ce que cette histoire pourrait raconter. Je trouvais juste ces mots beaux. Je les ai notés. Je pensais que ça pourrait être un titre intéressant pour un album. Des années plus tard, je me suis réveillée en me demandant : Pourquoi est-ce que je n’écrirais pas un essai sur un sujet que je connais? Quand j’étais enfant, j’allais à la pêche avec mon grand-père. Maintenant, cette activité occupe une grande partie de mes vacances. J’avais envie de réfléchir à tout ce que la pêche m’avait appris de la vie.
J’ai pensé que le texte serait plus intéressant pour les enfants si un garçon de dix ans partageait ses expériences de pêche et en tirait vingt petites leçons de vie. La théorie du poisson est publiée chez Soulières éditeurs. J’en suis très fière.